Maintenant, on sait faire du café ! By Louis

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Fiouuuu… le bus s’arrête, on est arrivés à Salento, un village tout coloré ! Juste le temps de passer à notre hôtel déposer nos bagages et d’aller acheter du pain pour les sandwichs de midi et on est partis pour la finca de café de Don Elias, petit producteur de café écologique depuis 35 ans.

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C’est à une heure de marche. On se met en route, c’est fou le nombre de Français que l’on croise  sur le chemin ! (On croise quelques vaches et de vieilles Land Rover, aussi !). Après une heure et demie de balade sur un joli chemin, on arrive et on demande à faire le prochain tour de la finca. C’est parfait, il commence dans 30 minutes, juste le temps de casser la croûte ! En mangeant, on rencontre Florian, un Français super sympa qui voyage depuis 2 ans et qui va voyager encore MAX 3 ANS et qui n’a pas encore de billet de retour pour la France. C’est quand même marrant ce genre de rencontres !

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La visite commence. C’est le petit-fils de Don Elias qui nous explique comment fonctionne la finca, comment poussent les plantes de café, etc. Tout d’abord, il nous dit qu’ils possèdent « seulement » 4 hectares pour la production du café mais que c’est suffisant pour la consommation et le commerce de la petite famille. Dans leur finca, ils produisent deux types de café : de l’arabica et du colombien, qui ont le même arôme et le même goût ; la seule chose qui les différencie, c’est leur couleur : rouge pour l’arabica, jaune pour le colombien. J’imagine quand même que pour des raisons marketing, ils aiment bien pouvoir afficher « café colombien » ou « café arabica » selon la demande !

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Ce qui est génial, c’est qu’ils n’utilisent aucun produit chimique sur leurs 4 hectares de production familiale. Ils font du compost avec leurs épluchures de légumes, mais aussi avec leurs coquilles d’œuf (pour apporter du calcaire à la terre) et de vieilles plantes mortes, ce qui leur permet d’enrichir la terre et d’augmenter de 10% leur production de manière totalement écologique. Ils utilisent aussi des insecticides naturels : ils vaporisent sur les feuilles infestées de bestioles de l’eau qui a trempé pendant 10 jours avec un piment.

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Le cycle de vie de la plante de café. La plante de café vit 17 ans. Au bout de 8 ans, quand sa productivité commence à baisser, on coupe le tronc au ras du sol, ne laissant qu’un petit bout pour que la plante puisse repousser et redonner une bonne production. Et enfin, à 17 ans, on la déracine complètement pour en planter une nouvelle.

Mais attendez, vous vous demandez peut-être pourquoi on a dû monter à 1900 mètres d’altitude, dans les alentours du village de Salento pour pouvoir regarder des producteurs de café à l’action ? Eh bien la réponse est toute simple : c’est parce que le café a besoin de pousser entre 800 et 2000 mètres d’altitude car en-dessous de 800, il fait trop chaud et au-dessus de 2000, trop froid. Et le café se révèle encore plus capricieux quand on apprend qu’il a besoin de 50% de soleil et de 50% de pluie pour pousser normalement (pauvres gars 😬😂). Mais heureusement, quand il y a des catastrophes comme le phénomène du Niño, où il ne pleut pas du tout (comme l’année dernière : pas de pluie pendant 6 mois), eh bien le café ne meurt pas grâce aux bananiers que les producteurs ont eu la bonne idée de planter ! En effet, en périodes de pluie, les bananiers absorbent l’eau grâce à leurs grandes feuilles ; ils stockent cette eau dans leur tronc et quand il fait très chaud et qu’il ne pleut pas, le bananier « transpire », humidifie le sol et permet aux plantations de café de survivre. Et ses vertus ne s’arrêtent pas là ! Le petit-fils de Don Elias nous a fait la liste entière de ses bienfaits. Le bananier pousse à une vitesse incroyable : 7 à 9 mois pour un grand bananier ; au bout de ces 7 à 9 mois de croissance, il produit un régime de bananes (ça fait des fruits gratuits et ce n’est même pas sa première utilité) ; il fait de l’ombre aux plantes de café ; et enfin, quand il arrive à la fin de sa vie, quand il a produit son régime de bananes, on le coupe pour laisser d’autres bananiers pousser et son tronc sert au compost !

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La récolte du café se fait d’avril à mai et de novembre à décembre. Pour les travailleurs, les journées sont bien remplies : de 6 heures du matin à 6 heures du soir. Une fois que l’on a récolté les graines de café, on les passe dans une machine à dépulper et on les laisse fermenter dans de l’eau toute une nuit.

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Au matin, on retire les grains qui flottent du récipient (ils ne sont pas bons) et on les met au compost avec la pulpe. Les autres sont mis à sécher durant 8 à 25 jours sous des bâches, et je peux vous dire qu’il faisait vraiment chaud sous ces bâches !

 

Ensuite, on les fait cuire, kilo par kilo (avec 4 casseroles en même temps sur le feu) en touillant à la main pendant 1 heure pour leur donner leur belle couleur marron et dégager leurs arômes.

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Puis il n’y a plus qu’à le passer dans la machine à moudre (là encore, tout est fait à la main !) et à l’empaqueter.

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Sur la photo ci-dessous, vous avez toute l’évolution de la graine du café (merci Flo pour la photo !). De gauche à droite :

  • la graine fraîchement récoltée
  • la graine dépulpée
  • le grain séché
  • la graine cuite
  • la graine moulue prête à consommer !

WhatsApp Image 2018-08-12 at 14.58.3370 % de la production est vendue à la marque de café Sagafreddo en Italie pour en vendre seulement 30 % sur place.

Et voilà ! Il n’y a plus qu’à mettre dans votre cafetière « una cuchara » de café par tasse souhaitée, de mettre de l’eau chaude et de servir. On l’a goûté, c’est trop bon !

On vous raconte tout ça en images et en musique ! La bande son, c’est Música de Paz de Papashanty.

4 commentaires Ajouter un commentaire

  1. Ça alors ! Jamais je n’aurais imaginé qu’il y ait des productions de café aussi artisanales !! Merci pour ce beau reportage et gros bisous

    1. Et hop ! dit :

      C’est un vrai bonheur d’écrire des articles comme ça. J’ai adoré cette visite de la finca, c’est passionnant de connaître leur façon de vivre et en effet de voir à quel point on peut faire des choses géniales de manière tout à fait écologique et artisanale ! Gros bisous 😘

  2. Jalon dit :

    Bravo Louis pour votre article. Nous aussi nous avons eu la chance de visiter une production artisanale de café à Cuba et ça nous a aussi passionnés. Pour les feuilles de bananier, nous avons aussi compris que quand il y a peu d’eau et que celle-ci s’évapore pendant la journée (au lieu de monter dans l’atmosphère, elle se colle aux feuilles de palmiers), pdt la nuit, il fait plus froid, l’eau évaporée redevient liquide et retombe au sol…ce qui permet aussi de cultiver aux pieds des bananiers, créant une sorte de micro-système naturel ! Génial !!!

  3. Et hop ! dit :

    Merci de la part de Loulou 😉
    Et merci pour cette info qu’on avait zappée !
    Et pour aller un peu plus loin encore avec vos loulous, je vous conseille de lire le super article de notre copine Violaine sur une plantation de café au Guatemala. Hyper hyper bien fait !
    http://lemondeatoutessaveurs.com/2018/08/16/les-plantations-de-cafe-a-san-juan-la-laguna/

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